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ALAIN GAUDEBERT |
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Suite de l'article: La cuisson l'éclair, la chaleur qui s'en dégage est violente mais brève. Le four lors du grand feu exige beaucoup, le cuiseur jette avec adresse ses bouquets de longues baguettes, referme la petite porte de fonte de l'alandier, prépare le combustible pour la charge sui- vante, veille durant quelques minutes, écoute le rythme des crépitements fous, ceux-ci s'adoucissent, il reprend sa danse effrénée... La température monte jusqu'à 1300° en douze heures. Les céramistes s'accordent avec un type de four et un mode de cuisson suivant leurs besoins et leur tempérament ; les cuissons chez Alain Gaudebert n'ont rien de tranquille, rappellent plutôt un corps à corps ardent avec l'élément feu. La petite ouverture pour l'œil, vers l'intérieur et sur le feu, qu'on appelle le regard, est ici une fenêtre minuscule mais véritable, munie d'une vitre et ornée d'un joli cadre travaillé d'argile et de sable. La couleur passe du ténu orangé (600°) au blanc éblouissant (1300°), les six montres fusibles disposées à la queue leu leu pointent, se plient, se couchent à intervalles autant que possible réguliers, le cuiseur observe la vitesse de la flamme, est attentif à l'alternance oxydation, réduction. Le feu réclame de l'air, Alain aura débraisé deux ou trois fois au cours de la cuisson, le visage et les mains couverts, à l'abri de l'intense chaleur. Lorsqu 'enfin il atteint son but et ferme méticuleusement les ouvertures avec des briques et de la patouille d'argile et sable fin pour que ne vienne à pénétrer aucun filet d'air froid - il balaye le champ de bataille, range les accessoires, et là, un très beau calme prend place, une vraie fatigue aussi. Une trêve dans le rythme de travail du potier suit la cuisson du four à bois qui refroidit lentement, très lentement. Attente. Pour ce four plus haut que large, elle durait deux jours, mais après cinq cents cuissons et la vitrification totale des voûtes et parois, elle s'étale sur... quatre jours, et ni l'impatience ni l'urgence n'ont de recours. Il arrive encore qu'Alain perde des pièces, les fentes de refroidissement claquent et sonnent d'un coup sec, ainsi lors de la dernière cuisson de décembre, pour que les pots des enfants arrivent à l'heure au pied du sapin. l'émail L'émail est toujours onctueux et généreux. Et transparent et pro- fond. Je me souviens qu'un soir, dans la hâte pour terminer l'enfournement, Alain posait delà la septième couche d'émail sur un très grand vase engobé avec un petit pinceau dur et élimé, d'une touche verticale suivie d'une touche horizontale, délicatement mais très fermement pour qu'adhère cette poudre presque sèche sur l'épaisseur antérieure, et qu'elle ne vienne ni à peler ni à s'écailler. Il est obstiné, tenace et cherche sans relâche, pour obtenir au sortir du four, une lumière dense et sereine d'une intense profondeur. Le rouge de cuivre a ses mystères et ses résonances de pays exotique et lointain. Il est aussi un défi technique associé depuis trois ou quatre ans au bleu, au vert de cuivre, au jaune d'uranium, aux reflets d'eau, de ciel et de feu que Chaplet eût aimés. Alain va jusqu'à la limite des matériaux, les brutalise éventuellement, ose l'alliance de la mesure et de la stricte rigueur dans la composition de l'émail à l'utilisation effrontée d'engobes ou d'oxydes bruts : ainsi, attendent la cuisson une série de bouteilles crues, le col engoncé dans l'épaisse poudre blanche et un ruban de cuivre doré ; et ces bols aux formes tourmentées, sur les- quels la limaille de cuivre a coulé comme d'obscures larmes, traduisent le lourd poids de deuils trop cruels. Plus de lumière et la technique sans cesse affirmée donnent lieu à des matières surprenantes : dernière en date, l'engobe blanc que séchage et cuisson ont fait écailler et tressauter, est violemment mêlé au rouge de cuivre. Pour sa palette d'engobes, Alain dispose d'une vingtaine de compositions de terres à grès, à brique, pour faïence, porcelaine, et oxydes purs, mêlés, limailles, rouille, sables.... Transmettre Passion de la création. Lorsqu'il est sollicité pour enseigner, il le fait avec totale conviction et générosité pour communiquer... la passion de la création. Il choisit pour ses élèves aussi des projets en forme de défis, construisant par exemple pour les petits de maternelle un solide four « raku » à bois comme nous en rêverions ; Ou encore il guide les turbulents jeunes des classes difficiles vers de grandioses sculptures collectives associées à la publication de leurs poèmes.. .Ces jeunes avaient fabriqué en l'an 2000 soixante-quinze grands spectateurs d'un match de football, leurs expressions et gestes vigoureux résultant d'un passionnant travail d'équipe. J'ai admiré l'adresse d'Alain pour enfourner en une après-midi ces soixante-dix sculptures et l'entre- lacs de soixante-dix paires de bras et de jambes dans les 2 m3 d'un four couché, les pots de fleur destinés aux marchés étaient les cales et les soutiens de cette très belle installation. Totale confiance et conviction encore ont permis à Alain de mener à terme des projets de formation et de création d'entre- prises familiales à Mayotte, où il a passé deux ans et demi. Pour la richesse et la générosité des hommes des pays du Sud, pour l'exubérance végétale et minérale des tropiques, il eût aimé rester... il en est revenu avec un foisonnement de croquis, esquisses et peintures de taureaux et poissons, « à Mayotte, on pêche encore le cœlacanthe ». L'enseignement prend beaucoup de temps, fabriquer et créer est encore possible, « mais rentrer dans un travail, retendre, le pousser jusque dans ses confins demande une attention soutenue qui ne supporte pas les interruptions ». Parlant des groupes, des collectivités, des collègues, peut-être puis-je noter ici la foi et l'enthousiasme d'Alain pour participer aux projets collectifs et associatifs : ainsi était-il il y a vingt ans membre fondateur de l'association des Potiers créateurs de Puisaye, et chaque été, il expose à Treigny dans l'Yonne, puis il retrouve son âme de nomade pour participer aux marchés potiers (les Tupiniers de Lyon, Saint Leu-la-Forêt, Melun…). Très jeune, Alain Gaudebert visitait les musées, et y faisait des; croquis... de pots, sans connaître sa future profession. Il a toujours été très sensible à la poterie d'usage et à son vocabulaire imtemporelle, bouteilles et leurs silhouettes, pots, leurs panses et leurs assises, bols, leurs pieds, leurs galbes et leurs lèvres. Il a toujours écrit, peint, dessiné, utilise l'encre et le pastel, l'acrylique, l'huile et la colle sur des supports classiques, bruts ou incongrus. Il ne peut concevoir le travail céramique sans 1'avoir esquissé, ni l’émaillage avant sa mise en couleurs au crayon gras sur le papier. Produits d'une recherche élaborée, d'une lente évaluation, d'une perpétuelle évolution, les pots et les sculptures d'Alain ont un usage décoratif tourné vers l'usage symbolique ainsi, les boîtes, bouteilles et jarres seraient-elles destinées a conserver pour offrir, les bols et les plats seraient-ils destinés i servir pour partager, tous sont chargés du poids et de la force des symboles. Dauphine Scalbert |
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Alain Gaudebert, "le fou du feu", article écrit par Dauphine Scalbert pour la revue de la Céramique et du Verre 2003, cuisson dans un four à bois blanc des pièces en Grès modelés, tournés, émaillés avec des couleurs vives, bruts, des textures (terre), pièce / œuvre unique, (Puisaye, minéral), fabrication de pots, marmites, jarres, tasses, bols, bouteilles, boîtes, décor, en argile, en porcelaine, sculptures totémiques... (céramiste) avec des Coulures, tour de potier, stage à Ratilly avec Norbert Pierlot, stage en ateliers poyaudins avec Ivanoff, visite de l'atelier de Deblander, (pyrite, couché, émail, formes, tournage),construction d' un four de type canadien (flamme,cuisson, émail de cendre, 1300° en oxydation ou réduction), pièce engobé (engobe), poudre de cuivre, d'oxydes, Création, enfourner, il fait parti d'une association des Potiers créateurs de Puisaye, à Treigny. Dauphine Scalbert dirige Terres Est-Ouest, TEO, (Est, Ouest), à lain, dans l’Yonne, 89, en Bourgogne, France, le centre de formation propose un concours Puisaye Forterre, des expositions (ExpoLain) et de l'art. Alain Gaudebert, "le fou du feu", article écrit par Dauphine Scalbert pour la revue de la Céramique et du Verre 2003, cuisson dans un four à bois blanc des pièces en Grès modelés, tournés, émaillés avec des couleurs vives, bruts, des textures (terre), pièce / œuvre unique, (Puisaye, minéral), fabrication de pots, marmites, jarres, tasses, bols, bouteilles, boîtes, décor, en argile, en porcelaine, sculptures totémiques... (céramiste) avec des Coulures, tour de potier, stage à Ratilly avec Norbert Pierlot, stage en ateliers poyaudins avec Ivanoff, visite de l'atelier de Deblander, (pyrite, couché, émail, formes, tournage),construction d' un four de type canadien (flamme,cuisson, émail de cendre, 1300° en oxydation ou réduction), pièce engobé (engobe), poudre de cuivre, d'oxydes, Création, enfourner, il fait parti d'une association des Potiers créateurs de Puisaye, à Treigny. Dauphine Scalbert dirige Terres Est-Ouest, TEO, (Est, Ouest), à lain, dans l’Yonne, 89, en Bourgogne, France, le centre de formation propose un concours Puisaye Forterre, des expositions (ExpoLain) et de l'art. | |||||||